La mérule est un champignon qui provoque le pourrissement du bois. Véritable lèpre pour la maison, ce champignon dévastateur dévore le bois jusqu’à ce qu’il se décompose totalement. Humidité, manque d’aération et d’entretien, plusieurs facteurs favorisent la présence de la mérule. La vitesse de croissance de ce champignon mangeur de bois impose un traitement rapide. Lors d’un achat immobilier, un diagnostic de mérule doit être exigé au moindre doute sur le logement en vente. Le diagnostic de mérule est même devenu obligatoire dans 25 communes du Finistère depuis le 4 janvier 2018. Expert en traitement du bois, BTR vous informe sur la mérule, son développement, son diagnostic et son traitement.
Qu’est-ce que la mérule ?
Connue sous le nom de mérule pleureur, mérule pleureuse ou mérule des maisons, la mérule appartient à la famille des champignons lignivores, c’est-à-dire des champignons qui se nourrissent du bois. En France, il s’agit du champignon lignivore le plus répandu dans les bâtiments. La mérule infeste les bois humides en milieu confiné. Sans traitement adéquat, les boiseries se fragilisent, se décomposent et pourrissent. La mérule peut ainsi causer l’effondrement de la structure affectée et la destruction du logement.
Les appellations scientifiques de la mérule – Serpula lacrymans, Merulius lacrymans ou Gyrophana lacrymans – incluent l’épithète « lacrymans » qui signifie « pleureuse ». Cette dernière évoque les larmes colorées qui coulent du mycélium de la mérule, couramment appelé « blanc de champignon ». Le mycélium est la partie végétative de la mérule composée d’un ensemble de filaments appelés hyphes.
Présence de mérule pleureuse : les régions de France les plus à risque
L’infestation de mérule pleureuse touche tout particulièrement le Finistère et le Morbihan. Les professionnels constatent la présence de ces champignons lignivores dans une cinquantaine de départements français principalement situés dans le Nord-Ouest. Dans ces territoires concernés par la contamination de mérules, il suffit d’un incident mineur pour que la mérule s’invite dans une habitation : gouttière cassée, maçonnerie dégradée, tuiles fissurées, etc.
Ces régions de France présentent de plus forts taux de contamination pour plusieurs raisons. Elles sont notamment plus sensibles à l’humidité et subissent des pics de chaleur. La loi ALUR du 23 avril 2014 a créé de nouveaux articles dans le Code de la construction et de l’habitation en rapport avec ces zones à risque. Ces derniers précisent qu’un arrêté préfectoral peut délimiter les zones de présence d’un risque de mérule. En cas de vente d’un bien immobilier dans une de ces zones, les notaires sont tenus d’informer l’acquéreur de l’habitation sur cette problématique spécifique à la région.
Quels sont les facteurs d’apparition et de développement de la mérule pleureuse ?
L’apparition et le développement de la mérule pleureuse sont liés à différents facteurs :
- la présence de bois ;
- un taux d’humidité d’au moins 22 % ;
- une température de 20 à 26 °C ;
- un manque de lumière et de ventilation ;
- des vapeurs d’ammoniaque.
Concrètement, la croissance de la mérule atteint un stade optimal dès que le taux d’humidité s’élève à 35 %. Le manque d’aération favorise le maintien de la température et du taux d’humidité idéals pour ces champignons lignivores. La mérule se plaît donc tout particulièrement dans les maisons humides, chaudes et manquant de ventilation et de luminosité.
Plusieurs situations peuvent également constituer un terrain propice au développement des mérules : une infiltration dans la toiture, une fuite au niveau d’une canalisation, un manque de ventilation dans une cave, etc. De manière générale, le développement de la mérule se fait souvent suite à un dégât des eaux. Il est donc recommandé d’effectuer rapidement des travaux de rénovation en cas de problème d’infiltration.
Même une fois la source d’humidité éliminée, la mérule peut se maintenir à l’intérieur des maçonneries si aucun traitement n’est mis en œuvre. Elle est capable de ralentir sa croissance durant de longues périodes et de reprendre son développement dès que les conditions sont à nouveau optimales.
Quelles sont les différentes phases de développement de la mérule pleureuse ?
La mérule pleureuse se répand dans les murs, sous les revêtements et derrière les plinthes à l’abri des regards. Difficile à détecter, le propriétaire du logement la découvre souvent à l’occasion de travaux de rénovation. Voici les différentes étapes de développement de la mérule :
- Des spores microscopiques présentes dans l’air attaquent les bois.
- Les spores se transforment en filaments.
- Les filaments forment le mycélium qui s’en prend aux boiseries jusqu’à les fragiliser entièrement. Le mycélium forme une masse ouateuse qui progresse comme une toile d’araignée.
- La mérule se transforme en carpophore, une crêpe qui présente une coloration brun rouille et un contour blanchâtre. Le champignon est dans sa phase de fructification. Il peut disséminer une grande quantité de spores pouvant donner naissance à d’autres mérules.
La mérule se décline donc sous différentes formes suivant sa maturité. La fructification du champignon peut s’étendre de quelques centimètres jusqu’à près de 2 mètres. Pour vous aider à la reconnaître, parcourez notre galerie de photos représentant la mérule à différents stades de développement. Ces images peuvent vous aider à différencier la mérule.
Autre champignon ressemblant à la mérule
Les champignons lignivores ou de pourriture molle peuvent se ressembler à quelques détails prés. Proche cousin de la mérule, le coniophore des caves lui ressemble beaucoup. Il est plus exigent en humidité que la mérule. De proche apparence, on peut citer aussi le poria ou encore le donkoporia
Quels sont les dégâts causés par la mérule pleureuse ?
La mérule pleureuse se nourrit de la cellulose du bois. Elle affectionne plus particulièrement les bois secs résineux. Une fois installé, le champignon lignivore s’immisce dans les murs et attaque les structures en bois de la maison, provoquant de nombreux dommages.
Les dégâts matériels
L’action des mérules commence par modifier la couleur du bois qui prend un aspect calciné. Ses fibres
sont moins résistantes. Les propriétés mécaniques du bois sont détruites. Le bois finit par s’effriter, allant parfois jusqu’à provoquer l’effondrement de la structure de la maison : poutres, charpente, planchers, boiseries.
Le bois n’est pas la seule victime du développement de la mérule. En effet, ces champignons lignivores peuvent également favoriser les risques d’incendie lorsque les filaments gorgés d’eau du mycélium s’enroulent autour des fils électriques.
Les risques pour la santé
Peu de publications scientifiques lient la présence de mérules à des effets sur la santé physique. Il apparaît seulement que la mérule dissémine d’énormes quantités de spores dans sa phase de fructification. Ces derniers sont susceptibles de créer des réactions allergiques plus ou moins fortes.
Par ailleurs, les conditions d’apparition et de croissance de ces champignons lignivores (humidité et chaleur) favorisent le développement de moisissures connues pour être des organismes pathogènes. En effet, les environnements humides peuvent causer différents problèmes respiratoires : sinusite, bronchite, asthme, allergies, etc.
Pour éviter ce type de problèmes, il est recommandé d’aérer sa maison régulièrement. Vous pouvez le faire de façon manuelle ou en utilisant un système de ventilation.
Propagation de la mérule : les règles imposées par le Code de la législation
La mérule est un véritable fléau. La loi ALUR (Accès au Logement et Urbanisme Rénové) a donc pris des dispositions particulières pour tenter de maîtriser sa propagation. Les articles L. 133-7 à L. 133-9 du Code de la législation fixent les règles suivantes :
- les propriétaires doivent informer la mairie lorsque la mérule est présente dans un de leur bien ;
- un arrêté préfectoral peut délimiter les zones de présence d’un risque de mérule ;
- lorsqu’un bâtiment contaminé par la mérule doit être démoli partiellement ou en totalité, il faut procéder à l’incinération sur place des bois et des matériaux contaminés ;
- lors d’une transaction immobilière dans une zone délimitée par l’arrêté préfectoral, le diagnostic doit impérativement mentionner le risque de mérule.
Comment éviter la présence de mérules au sein de sa maison ?
Il n’existe aucun traitement préventif contre la mérule. Pour éviter de la voir apparaître dans votre maison, il faut maintenir de bonnes conditions de vie au sein de votre logement. En effet, un bâtiment sain et correctement entretenu est à l’abri de la mérule. Parmi les bons gestes à adopter, on peut citer les suivants :
- favoriser une bonne ventilation au sein du logement, surtout dans les pièces où l’humidité est élevée (cave, salle de bains, cuisine) ;
- éviter de stocker des boiseries, du carton ou du papier dans des pièces humides et confinées ;
- retirer les boiseries inutiles sur les murs des anciennes caves ;
- ne pas cacher les murs dégradés par l’humidité avec des lambris ;
- éliminer les entrées d’eau ;
- faire réparer les fuites et infiltrations d’eau qu’il s’agisse d’eau sanitaire, d’eau de pluie ou d’eaux usées ;
- assécher les murs humides ;
- stopper les remontées capillaires ;
- utiliser un absorbeur d’humidité pour lutter contre l’humidité ;
- vérifier les bois de charpente ;
- vérifier que les dispositifs d’isolation thermique de la toiture ne forment pas de condensation au contact des bois de charpente.
Ces bonnes habitudes permettent d’établir un environnement non propice à la prolifération des champignons lignivores. Vous mettez ainsi tout en œuvre pour éviter les problèmes de mérule au sein de votre maison.
Dans quel cas réaliser un diagnostic de mérule ?
La mérule est un champignon très sournois. Il peut végéter durant une longue période, puis se réveiller lorsque les conditions sont à nouveau propices pour son développement. Certains indices permettent de déceler sa présence. Il faut alors immédiatement faire appel à une entreprise spécialisée pour réaliser un diagnostic de mérule, afin de limiter les risques de prolifération du champignon.
Dès les premiers signes d’apparition de la mérule
Sans être expert en champignon lignivore, certains éléments ou changements dans votre maison peuvent vous alerter. Voici les premiers signes d’apparition de la mérule dans un logement qui doivent vous inciter à demander un diagnostic :
- une forte odeur de champignon comparable aux senteurs caractéristiques d’un sous-bois ;
- la présence de spores orange au sol ou sur votre mobilier ;
- un plancher déformé ou qui présente des marques brunes ;
- des plinthes en bois déformées ou boursouflées ;
- des auréoles jaunâtres ou foncées sur un plafond en plâtre ;
- une cloison de doublage qui présente des traces, des auréoles ou des boursouflements au niveau de la peinture ou de la tapisserie ;
- des bois de charpentes ou de planchers qui se délitent en créant des fentes et des petits cubes (appelée pourriture cubique);
- la présence de filaments blancs ou d’amas cotonneux aux murs et aux plafonds dans votre sous-sol.
En cas d’achat immobilier dans une zone à risque
Les communes de France situées dans les zones à risque sont soumises à un diagnostic obligatoire de mérule dans le cas d’une vente immobilière. Ce diagnostic a pour but de prévenir l’acquéreur d’une présence de mérule au sein du logement mis en vente. Lors de la transaction immobilière, le diagnostic de mérule est annexé au DDT (Dossier de Diagnostics Techniques). Lorsque la présence de mérule est confirmée, le propriétaire a l’obligation d’en informer sa mairie.
Seul un prélèvement sur le bâtiment et un examen de l’échantillon en laboratoire peuvent confirmer vos soupçons de présence de mérule. Le prélèvement doit être réalisé par un professionnel expert en champignons lignivores. Ce dernier peut également ausculter les espaces non visibles au moyen de caméras endoscopiques.
Pourquoi faire appel à un professionnel en cas de présence de mérule ?
Lorsqu’un propriétaire découvre des traces de mérule, il pense souvent qu’il peut éradiquer le champignon par ses propres moyens sans avoir recours à une entreprise spécialisée en traitement de champignons lignivores. Cependant, l’infestation de mérules est un ensemble complexe d’éléments. Son analyse et son traitement nécessitent une véritable expertise. Seul un professionnel certifié CTBA peut injecter le traitement fongicide adapté dans la masse des murs et garantir l’éradication du champignon au sein de la maison touchée par la contamination.
Un expert en traitements de mérule possède les compétences nécessaires pour effectuer les examens qui permettront la destruction totale et pérenne du champignon :
- contrôle de l’hygrométrie dans l’ensemble de la maison ;
- recherche de fuites d’eau et d’infiltration dans la toiture et les maçonneries ;
- recherche de présence de salpêtre et de remontées capillaires.
Le professionnel spécialisé en champignons lignivores est également qualifié pour :
- mesurer l’ampleur de l’infestation ;
- évaluer les risques pour le logement et la santé des occupants ;
- mettre en place un traitement.
Enfin, un expert en mérules vous accompagne dans les démarches à effectuer auprès de votre assurance. En effet, dans certaines situations, votre assurance peut vous accorder une indemnisation des dégâts causés par la mérule. C’est notamment le cas lorsque l’apparition du champignon est attribuée à une fuite ou à une infiltration d’eau non visible.
Qu’est-ce qu’une entreprise certifiée CTB-A+ ?
Vous recherchez un professionnel spécialisé en traitement de mérule ? Notre entreprise est certifiée CTB-A+. Cela signifie que nous travaillons étroitement avec les équipes de l’institut technologique FCBA (Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement).
Faire appel à une entreprise certifiée CTB-A+ vous garantit de bénéficier d’une prestation de qualité. En effet, cette dernière est soumise régulièrement à des audits de chantiers pour vérifier :
- sa déontologie commerciale ;
- les compétences techniques de ses opérateurs ;
- la conformité des prestations aux prescriptions techniques ;
- le respect des normes en vigueur en matière de santé et d’environnement.
Quels sont les différents traitements anti-mérule ?
Il existe différents traitements pour combattre la mérule. On distingue deux types de traitement :
- les traitements de surface (badigeonnage, brossage et brûlage) : ils sont utiles mais insuffisants pour éradiquer la mérule ;
- les traitements par injection : un fongicide certifié est injecté sous pression dans la masse des murs.
Parfois, le propriétaire de la maison infectée tente de traiter la mérule en utilisant de l’eau de Javel ou de gratter le champignon pour l’enlever. Cependant, ces gestes sont loin d’être efficaces. Ils favorisent même la libération de spores dans l’air qui permet à la mérule de coloniser d’autres endroits et d’accélérer le développement du champignon. Par ailleurs, le mycélium du champignon est ancré en profondeur dans la maçonnerie. Par conséquent, un traitement de surface seul ne peut venir à bout de la mérule.
Il est impératif de se faire accompagner par une entreprise experte en champignons lignivores pour bénéficier d’un traitement adapté. Les propriétaires ne peuvent en aucun cas résoudre ce problème de façon durable par leurs propres moyens.
Questions fréquentes sur la mérule
En tant que propriétaire, vous vous posez de nombreuses questions sur la mérule, sa prolifération et son traitement. Trouvez la réponse à toutes vos questions dans nos pages dédiées :
- Quelle est la différence entre la mérule et le salpêtre ?
- Quel traitement privilégier contre la mérule ?
- L’assurance couvre-t-elle les dommages causés par la mérule ?
- Quel est le prix d’un traitement contre la mérule ?
Spécialisée en traitement de champignons lignivores, l’entreprise BTR est apte à vous apporter des informations claires et véridiques sur la mérule. Nous mettons notre expertise à votre service pour vous aider à résoudre votre problème de mérule. Diagnostic immobilier, traitement, travaux de rénovation, votre expert BTR vous accompagne afin de prendre les meilleures décisions pour votre habitation.